Ciel actif
Les voies littéraires
Doucement je suis monté très haut
vers la nouvelle géométrie mon choix étant fait
et je suis devenu l'inexplicable auteur de mon esprit inédit
qui ne peut plus se lamenter sur la vie sournoise
l'irréel paysage commence à me scruter
parce que je serai innocent désormais
mon corps exultant ne macère plus dans l'humidité de ses doutes
puisqu'il guette les potentielles évasions
mes vers que j'aime vont alors perdurer
m'éloignant de la terre des peuplades ignobles
quand la force de la poétique se poursuit
toute question devient alors superflue
rien ne peut plus arriver la brutalité est disgraciée
c'est la salut je ne connais plus la satiété de l'ignorant
et je ne trahis plus les formes que je diffuse
m'engageant dans le passage qui aboutit à la pureté
je ne chante que ce que je suis heureux d'abandonner
je ne chante que ce monde à dénoncer et qui se défait
et comme je ne subirai plus le viol de l'innocent
il ne me reste plus qu'à produire la synthèse de mes intuitions
La loi flamboyante
Le passé diminue j'ai chassé l'intolérance qui m'étreignait
et les révélations s'ouvrent comme des fleurs inconnues
dont la fragrance humilie la vilenie de la matière
les sonorités de la nature probe et modifiée
surgissent du brouillard devenu démodé
et je m'élève au-dessus de la situation critique
je vante mes idéaux et mon ampleur qui s'amorce
ma poésie sensitive neutralisant mes tortures de jadis
dont la fragrance humilie la vilenie de la matière
je m'éloigne de la muraille et mon rire fonde un nouvel univers
bien loin des questions de la vie autoritaire
et je m'élève au-dessus de la situation critique
je n'apprivoiserai plus la route en lacets de mes fantasmes
sur laquelle je cours insane sans m'épuiser
et la fragrance inédite humilie la vilenie de la matière
je joue le jeu de mon nouveau système
car je ne pourrai plus vomir les conséquences de la vie
je ne fléchis plus je ne peux plus rater mon expansion
car la fragrance humilie la vilenie de la matière
Faible progression
Je survis à toutes ces fabrications et ces excroissances maladives
je lis les signes de leur destruction imminente
en étreignant la représentation de l'aurore pourtant nonchalante
le malaise est épouvantable mais la vie sera raccommodée
ma joie actuelle est lente mais elle continuera de grandir
et je suscite l'avènement du nouvel ouvrage
lavé du sang de la divinité meurtrie
je fixe des yeux le vieillissement long et inéluctable
étreignant encore la représentation de l'aurore pourtant nonchalante
je méprise les citations de la machine et de la science aberrante
le pouvoir du crime universel et agonisant
car je suscite l'avènement du nouvel ouvrage
j'ai acquis la renaissance de mon amour
rattrapant cette ombre effrayée qui me fuyait
et j'étreins la représentation de mon aurore pourtant nonchalante
il pleuvra sur l'espace dont je provoque l'extension
et mes larmes sécheront sur mes joues brûlantes
car je suscite l'avènement du nouvel ouvrage
La course folle
Je loue l'agonie de la vulgarité en cet instant crucial
où j'éteins mes pleurs et tout s'illuminant enfin
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes
le nouveau but de ma vie m'emplit de sérénité
et voyant flotter les voyelles supplémentaires
je ne demande plus qu'à construire mon nouveau jeu
j'ai abandonné l'idée mortifère du mauvais sort
et tel un saint qui gravit une montagne encore spectrale
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes
je n'étais qu'un comédien qui souffrait et qui se rabougrissait
j'étais sourd aux sirènes de l'écriture authentique
je ne savais pas encore construire mon nouveau jeu
je ne compte plus les heures enivrantes pendant lesquelles
je déroute le soleil par le langage de mon aube
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes
j'en ai fini avec la volupté des tortures incessantes
car j'ai acquis le pouvoir d'ériger la cathédrale de l'oubli
ne demandant plus qu'à construire mon nouveau jeu
Pendant l'heure atemporelle
Je suis dans la pénombre et vois se consumer la vision nocturne
je renais de mes meurtrissures et j'arrête le sang
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait
les murmures m'incitent à m'engager dans la nature profuse
et à jauger ma foule de potentialités musicales
dont j'établirai sous peu le pouvoir infini
et j'avoue sans honte mes crimes antiques
et mes pensées négligeables et sanctifié
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait
les cieux armés de paroles activent les générateurs de l'esprit
et font germer les idées de ma nouvelle entité
dont j'établirai sous peu le pouvoir infini
je raconterai un jour la route que j'ai inventée
les larmes aux yeux ému par la connaissance neuve
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait
j'ai franchi le passage auquel l'écriture me menait
avec cette lucidité qui m'était hier encore inconnue
et dont j'établirai sous peu le pouvoir infini