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Le poète rapide

28 septembre 2013

Ciel actif

Les voies littéraires

Doucement je suis monté très haut
vers la nouvelle géométrie mon choix étant fait
et je suis devenu l'inexplicable auteur de mon esprit inédit
qui ne peut plus se lamenter sur la vie sournoise

l'irréel paysage commence à me scruter
parce que je serai innocent désormais
mon corps exultant ne macère plus dans l'humidité de ses doutes
puisqu'il guette les potentielles évasions

mes vers que j'aime vont alors perdurer
m'éloignant de la terre des peuplades ignobles
quand la force de la poétique se poursuit
toute question devient alors superflue

rien ne peut plus arriver la brutalité est disgraciée
c'est la salut je ne connais plus la satiété de l'ignorant
et je ne trahis plus les formes que je diffuse
m'engageant dans le passage qui aboutit à la pureté

je ne chante que ce que je suis heureux d'abandonner
je ne chante que ce monde à dénoncer et qui se défait
et comme je ne subirai plus le viol de l'innocent
il ne me reste plus qu'à produire la synthèse de mes intuitions







La loi flamboyante

Le passé diminue j'ai chassé l'intolérance qui m'étreignait
et les révélations s'ouvrent comme des fleurs inconnues
dont la fragrance humilie la vilenie de la matière

les sonorités de la nature probe et modifiée
surgissent du brouillard devenu démodé
et je m'élève au-dessus de la situation critique

je vante mes idéaux et mon ampleur qui s'amorce
ma poésie sensitive neutralisant mes tortures de jadis
dont la fragrance humilie la vilenie de la matière

je m'éloigne de la muraille et mon rire fonde un nouvel univers
bien loin des questions de la vie autoritaire
et je m'élève au-dessus de la situation critique

je n'apprivoiserai plus la route en lacets de mes fantasmes
sur laquelle je cours insane sans m'épuiser
et la fragrance inédite humilie la vilenie de la matière

je joue le jeu de mon nouveau système
car je ne pourrai plus vomir les conséquences de la vie
je ne fléchis plus je ne peux plus rater mon expansion

car la fragrance humilie la vilenie de la matière




Faible progression

Je survis à toutes ces fabrications et ces excroissances maladives
je lis les signes de leur destruction imminente
en étreignant la représentation de l'aurore pourtant nonchalante

le malaise est épouvantable mais la vie sera raccommodée
ma joie actuelle est lente mais elle continuera de grandir
et je suscite l'avènement du nouvel ouvrage

lavé du sang de la divinité meurtrie
je fixe des yeux le vieillissement long et inéluctable
étreignant encore la représentation de l'aurore pourtant nonchalante

je méprise les citations de la machine et de la science aberrante
le pouvoir du crime universel et agonisant
car je suscite l'avènement du nouvel ouvrage

j'ai acquis la renaissance de mon amour
rattrapant cette ombre effrayée qui me fuyait
et j'étreins la représentation de mon aurore pourtant nonchalante

il pleuvra sur l'espace dont je provoque l'extension
et mes larmes sécheront sur mes joues brûlantes
car je suscite l'avènement du nouvel ouvrage








 

La course folle

Je loue l'agonie de la vulgarité en cet instant crucial
où j'éteins mes pleurs et tout s'illuminant enfin
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes

le nouveau but de ma vie m'emplit de sérénité
et voyant flotter les voyelles supplémentaires
je ne demande plus qu'à construire mon nouveau jeu

j'ai abandonné l'idée mortifère du mauvais sort
et tel un saint qui gravit une montagne encore spectrale
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes

je n'étais qu'un comédien qui souffrait et qui se rabougrissait
j'étais sourd aux sirènes de l'écriture authentique
je ne savais pas encore construire mon nouveau jeu

je ne compte plus les heures enivrantes pendant lesquelles
je déroute le soleil par le langage de mon aube
j'entreprends de dessiner la silhouette de mes nouvelles âmes

j'en ai fini avec la volupté des tortures incessantes
car j'ai acquis le pouvoir d'ériger la cathédrale de l'oubli
ne demandant plus qu'à construire mon nouveau jeu




Pendant l'heure atemporelle

Je suis dans la pénombre et vois se consumer la vision nocturne
je renais de mes meurtrissures et j'arrête le sang
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait

les murmures m'incitent à m'engager dans la nature profuse
et à jauger ma foule de potentialités musicales
dont j'établirai sous peu le pouvoir infini

et j'avoue sans honte mes crimes antiques
et mes pensées négligeables et sanctifié
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait

les cieux armés de paroles activent les générateurs de l'esprit
et font germer les idées de ma nouvelle entité
dont j'établirai sous peu le pouvoir infini

je raconterai un jour la route que j'ai inventée
les larmes aux yeux ému par la connaissance neuve
j'insulte je dénonce la nature vieillie qui m'anéantissait

j'ai franchi le passage auquel l'écriture me menait
avec cette lucidité qui m'était hier encore inconnue
et dont j'établirai sous peu le pouvoir infini





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22 septembre 2013

Ciel actif

Le beau nom

J'abolis mes obscurités et tous les murs s'élèvent 
je m'écarte et je me rassois
je m'échappe je me choisis sous les lumières

les eaux vont miauler pesantes et cassantes 
et on entendra les sifflements de la nature
mon amour se refroidissant toutes mes paroles cherchent la pluie

j'ai marché jusqu'au lieu de la séparation 
et de ma renaissance jusqu'au lieu où je suis immortel
je m'échappe je me choisis sous les lumières


les croyances du passé avancent et surprennent les sensations de meurtre
lisent toutes les images qui se dessinent sur les rideaux du sommeil
mon amour se refroidissant toutes mes paroles cherchent la pluie

j'ai dérangé le chemin que je voyais se créer
mais aérien je suis arrivé et je n'ai plus tu ma vérité
Je m'échappe je me choisis sous les lumières

je devrais amorcer le chant du départ
car j'ai fini par déféquer tous les faux-semblants
Mon amour se refroidissant toutes mes paroles cherchent la pluie









L'après-midi créatif

J'aime mes sons et mes poèmes terminent l'éther
je poursuis mon travail et je deviens infini
puis j'attends pour analyser ma passion intérieure

les paradoxes mythiques et formels veulent l'emporter 
et craintif je fuis la voie menaçante 
de cet univers en carton protégeant mes années et mes jours

mais je dis que je vais métamorphoser l'horizon
et que dans le futur je ne tomberai plus pour mourir
Puis j'attends pour analyser ma passion intérieure

et ce besoin de parler de l'assassinat des croyances
de ces photos passées de mode et devenues floues
et de cet univers en carton protégeant mes années et mes jours

je peuple le chemin que vous empruntiez avant
recherchant la vision qui condamne vos vies

Puis j'attends pour analyser ma passion intérieure

maintenant je devrais faire s'élever ma musique
et j'entends les visages qui possèdent encore la connaissance
de cet univers en carton protégeant mes années et mes jours





Les enfants faciles

J'ai beaucoup trop vu beaucoup trop au-delà
maintenant le travail gagne en vitesse
car les choses n'appartiennent plus au vide gratuit
et je ne peux plus pleurer parce que je reviens à moi

ta monstrueuse apparence chantait à mon oreille
et n'avait pour but que de me tromper
tu alourdissais toujours ma demeure et mon sentiment de vengeance
hurlait avant mon éloignement du monde

or je maintiens mes yeux bien ouverts
mes yeux te regardent bruyamment réellement
tandis que mes cheveux se hérissent
et que je distingue partout le nouveau continent

rien ni personne ne pourra jamais ressusciter
les nuages de ton jeu morbide et vil
rien ne pourra déranger le combat l'adieu
au souvenir des phénomènes hallucinants qui me faisaient chuter

je reconnais maintenant ce qu'il me faut croire
et diffuser et se forment de multiples images gracieuses
sur mon écran futur où la vision préliminaire
est peuplée de portes qui s'ouvrent sur la splendeur neuve



La pesanteur

 

 

Les lourdes vitres se sont abattues
sur le larmoyant tableau sensuel
alors que je jouais à aller vite

et le sens du froid humiliant se prolongeait

s'est éloignée ta basse vieillesse
et s'est profilé le sens incommensurable

le froid pose ses mains sur l'attentive haine
de la flore poussive

les touches d'un instrument se sont abattues sur les lourdes vitres
rachetant la chute du joueur de vitesse

par un froid humiliant posant les impensables jalons

le printemps fatal de la brûlante nature
chaude et vespérale
caresse la noirceur du ciel sensuel et de la faune rétive

les plafonds se sont abattus sur mes vitres
rachetant mon regard de joueur

et c'est dans mes bruyants papiers que s'instaure
le sens viable vivable et charnel

le froid profond alourdit mon regard aux couleurs
tandis que les lourdes vitres s'abattent
sur le larmoyant tableau sensuel






























Tout est créatif



L'entreprise créatrice tend à se dissimuler
dans ma pensée vorace et fourbe
et dans ma nerveuse simplicité


et le rire timide et maladroit
s'ouvre avant la combative et inquiète connaissance

l'envie hystérique la longue et brillante connaissance
fatiguent la banalité qui ridicule s'étire

l'entreprise créatrice tend à se dissimuler

dans mon esprit qui thésaurise
et ma nerveuse simplicité

et le rire timide et maladroit
se diffuse avant l'oeuvre joviale

les honteux et mystérieux profils
défilent devant mon air placide
et m'encouragent à entrer dans la voie de la connaissance

les minces ténèbres comprennent maintenant les plantes
qui sont tout un peuple souffrant

l'entreprise créatrice tend à se dissimuler
dans mon énergie renaissante
et ma nerveuse simplicité
dans ma connaissance sauvage

et l'oeuvre sauvage créatrice d'énergies
























L'épuisement agressif



Affolé je protège mes nervosités et mes inquiétudes de la saleté
et des fourberies du monde placide et cruel
et je commence à délirer plongé dans mon esprit

mon courage séduisant et effrayant croît
comme cette brillante étoile qui me nourrit
et je prône mes extases qui tournent au mystère

je dis que je rencontrerai un jour ma sauvagerie
et murmure les questions qui me construisent
et je commence à délirer plongé dans mon esprit

la solitude a remplacé l'hypocrisie la spiritualité la timidité
j'ai condamné la perplexité et la séduction de la fatigue
je prône mes extases qui tournent au mystère

j'aime et contemple le chemin de ma victoire
ma grandeur sans culpabilité
et je commence à délirer plongé dans mon esprit


et c'est dans la quiétude que je me plonge
avec ce sourire qui prend acte de ma véritable existence
et je prône mes extases qui tournent au mystère

et je commence à délirer plongé dans mon esprit






















L'aube admirable

Ainsi je n'ai jamais regardé très au-delà
chaque jour mes cassures me laissent pensif
derrière les portes j'accomplis les actes les plus coupables
que je ne peux bannir parce qu'ils me brûlent les mains

mon apparence alourdie va certainement m'anéantir
bien que je tente de sortir de moi-même
je hurle toujours assis parmi l'abondance de mes larmes
jaugeant l'amour et la sensibilité et la constructive ivresse

or si tu peux admirer l'honneur de cette nuit
que ma valeur ne cessera d'arpenter désormais
et croire à la lumière du jour

ses éclats maintenant te suivront partout

je ne raconterai plus rien des débris du monde de fer
votre ruse sombrera dans les égouts
et je m'engagerai sur une route sans fin
déglutissant les fruits cruels du savoir

je ne m'arrêterai plus ni ne me retournerai
je ne reviendrai plus et la lumière abondante approuvera
l'écriture inventive et définitive des cassures
qui par ses murmures instaurera les probables jalons de la nouvelle aube







Les rues maladives

Ma métaphysique grimace et mes fautes participent de mon réveil
je tente quelques mots qui ne sont qu'un souffle
talonné par l'ombre de ma haine fidèle

les toits vont s'écrouler fantastiques et mornes
et la multicolore angoisse se remettra en marche
mais je m'accroche aux vapeurs et aux beautés de mon sommeil

je me dévorais moi-m
ême comme un animal famélique
dans un décor grandiose qui commençait à pourrir
talonné par l'ombre de ma haine fidèle

le silence se résout dans le cri qui tombe sur la vie
et dans le vent qui éparpille les fumées du passé
et je m'accroche aux vapeurs et aux beautés de mon sommeil

j'ai choisi d'oublier la voie banale et aride
marmonnant mes désirs impérieux de meurtres
talonné par l'ombre de ma haine fidèle

je salue le début de mon ère nouvelle
tout en gravissant la vertigineuse montagne de mes songes
accroché aux vapeurs et aux beautés de mon sommeil









La vie éphémère

Bientôt je me trouverai bien au-delà
et mon amour conna
îtra enfin la gloire
et les nouvelles beautés posséderont mon invraisemblable biographie
dont je ne peux encore parler parce que je viens de rena
ître

je commence à voir mon antique apparence prétentieuse
alors que je reviens à moi avec le sourire
et que j'amorce l'évocation de mes souffrances antérieures
qui se dissolvent dans mes doigts fous qui courent

maintenant tout peut donc avoir une fin

autrefois ma vie m'empêchait de rêver
si bien que je n'avais que des miettes d'espoir dans les mains
autrefois épuisé je m'éloignais de ce double qui m'apostrophait

c'est le moment de cette lumière que je ne dois pas manquer
c'est l'extase de mon innombrable découverte
dont le personnage nouveau rédigera la traduction
un jour quand il se consacrera à l'ouvrage des chemins futurs

j'accélère mon allure car l'ombre fidèle me pousse
à dépasser les bornes et à choquer l'entendement
la méfiance pour l'amour m'est devenue étrangère

car je suis enfin le lecteur de moi-même








8 septembre 2013

Mes spontanéités (20)

J'ai su que je quittais enfin la pesanteur et l'ignominie

les rires et les effluves de la réalité invivable et autoritaire

le jour où la vision débile des spectres risibles s'estompa.

 

Les longues distances ne sont jamais pénibles à parcourir

quand la foi qui soulève les songes humecte mes lèvres

et que je peux enfin sans m'épuiser narrer ma félicité.

 

L'animal qui se croyait mourant se lovait dans son tourment

car il ne voyait pas la lueur de sa nouvelle naissance

à travers les yeux de ses compagnons de la nuit torride.

 

La solitude n'existe que dans l'esprit en proie aux fantômes

qui évoluent dans les ténèbres définitives qu'il a créées

pour éteindre la naissance des astres songeurs.

 

Le sens est rétif à son éclosion depuis que les mots font défaut

et c'est pour cette raison que le corps se plie en deux

comme s'il riait alors que le lever du jour cruel est imminent.

 

La certitude d'être loin de la terre antique et aride

habite ma cervelle ouverte à cette musique libératrice

dont la proximité sentimentale va devenir brûlante.

 

C'est avec une grande volupté que tout à l'heure

j'écrasais ces fleurs qui poussaient dans un champ fertile

en ordures cosmiques balayées par le souffle de mon dédain.

 

Il faut croire alors en la renaissance de la pensée divagante

puisque désormais l'esprit ne veut plus connaître la limite

et que la poésie joue à déformer l'espace et le temps.

 

La gravité du souvenir alourdit l'allure du temps serein

et durcit mon cœur qui refroidit comme le marbre de l'enfance

tandis que l'atmosphère écrasante comprime le décor.

 

La beauté d'une phrase finit toujours par l'emporter

car l'esprit imbibé continue heureux de s'enivrer

préférant le nectar et les effluves capiteux du lendemain.

 

Dans la lutte à mort on redevient enfin soi-même

et on oublie ce corps décharné qui perdait son odeur de sainteté

les segments de l'âme démembrée regagnant leur vraie place.

 

Un jour me voyant courbé par une grande douleur

j'ai su à ce moment-là qu'il me fallait anéantir au plus vite

ce silence de la conscience qui tendait à m'affaiblir de jour en jour.

 

Partout et dans mon oeuvre la vie se mettra à grouiller

car j'aurai acquis une telle joie dans la force créatrice

que je ferai l'expérience de la substance démentielle.

 

26 juillet 2013

Mes spontanéités (19)

Un froid glacial entre en moi comme en un corps familier

et fait se mouvoir mes lèvres aux paroles vindicatives

alors qu'une odeur de pourriture humiliante se lève.

 

Les invectives enivrantes montent en moi comme un malaise

devant ce spectacle d'acteurs finissants et coprophages

dont le sourire meurtrier et stupide se croit indestructible.

 

Ma tête devenue légère comme ma pensée se penche

tandis que le désordre assourdissant s'atténue

et que le crépuscule nonchalant désarme ma fébrilité.

 

L'oxygène du jour blanc devient palpable comme un corps

toxique qui dans sa perversité attend votre sommeil

négligent et stupide pour faire de vous sa proie.

 

Les marionnettes figées à une table fixée au sol factice

actionnent les muscles de leurs lèvres pour produire des mots

qui à aucun moment ne doutent de la réalité de leur néant.

 

Une voix douce se lève à l'aube et charme l'esprit songeur

dont les souvenirs violents s'engourdissent peu à peu

dans un décor éclatant façonné par l'idée de l'avenir.

 

C'est maintenant que je peux voir l'horizon clarifié

et que mon ombre reconstituée et enfin illuminée

se relève de l'asphalte glaçant sur lequel elle gisait.

 

Le soleil a pâli au moment du réveil des hommes lourds

qui traînent leurs pieds en direction de la Lune de verre

oubliée par terre tel un ravissant souvenir abandonné.

 

Je me suis penché sur le futur qui ressemblait à mon passé

et je l'ai froissé comme un papier méprisable et taché

de mots tous issus d'une langue naïve et agonisante.

 

La résurrection de la poésie n'est donc plus un mythe

car furieux j'ai tiré les rideaux de fer qui me dissociaient

de la nature déserte que je désirais violer depuis si longtemps.

 

Je regarde l'eau du jour en ce moment d'extase inattendu

où je chuchote encore ce que je rêvais il y a une éternité

dans un silence que délicat je n'oserai jamais rompre.

 

J'entends murmurer les ombres malveillantes et comploteuses

mais elles n'ont plus la capacité de briser la vitre épaisse

qui me sépare du vacarme et de la fureur des cieux.

 

Tout se modifie en cette nuit multicolore où je reviens au monde

avec la conscience apaisée de l'animal tendre et alchimique

façonné par les mots que je créais pendant mon demi-sommeil.

 

7 juillet 2013

Mes spontanéités (18)

Le sommeil fut pesant comme les soleils gigantesques et rouges

mais le néant transitoire a fini par se calciner auprès de mon jour

et je pourrai désormais rattraper sans effort le temps dissout.

 

Le souffle du vide et des paroles fait perdre l'équilibre

à l'esprit qui commençait à évoluer avec la sérénité

d'un découvreur sur la voie royale des probabilités esthétiques.

 

Au moment où nous mourrons tous s'élèvera une douce musique

qui bercera l'agonie de la nature des animaux innocents

et les images rampantes de la vie caduque tomberont dans des ravines.

 

C'est comme des mains dématérialisées qui me poussent

sur ce chemin luminescent dans lequel j'hésitais à m'engager

parce que je craignais de perdre à jamais mes diamants dérisoires.

 

Le décor moderne enfin s'est fendu en deux et laisse entrevoir

l'image d'un passé sale et pauvre dont les toitures fragiles

s'écrasent sur des êtres rabougris par la faim et l'espoir.

 

Je voyais les flots de sang des possibilités de moi-même

se répandre et combler les trous du panorama en devenir

mais je restais sagement à ma place à thésauriser mes éruptions mystiques.

 

J'aurais voulu que la vie intime se renouvelle plus tôt

car les inquiétudes palpables et hideusement personnifiées

montraient leurs crocs avides de haineuse anthropophagie.

 

On finit par se rendre compte que cette nuit si obscure

contient en son centre une parcelle de lumière paisible

dont la circonférence s'amplifie au gré de ma fantaisie.

 

L'horreur s'était levée bien tôt dans ce paysage de pierres

où les animaux immondes et irréels pataugeaient dans la boue

mais je traçais déjà à cette époque les contours du futur.

 

Il y a eu une époque où comme un aveugle titubant et ivre

j'entrais en décadence dans des lieux où la foule compacte

exhalait une odeur de gaîté communicative et écœurante.

 

De retour dans le giron des souvenirs pitoyables et nets

je me blottis et récite une sorte de prière obsessionnelle

qui m'assiste et apaise mes terreurs d'enfant poète.

 

J'ai senti le vent se tourner vers moi et me jeter à la figure

des mots que je n'étais pas encore capable d'articuler

et à ce moment-là mon amour pour la folie s'est précisé.

 

Tout tourne si vite devant moi en cette nuit ultime

dont la tiédeur invraisemblable caresse mon rêve comblé

de beautés novatrices ignorées encore à l'aurore.

 

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2 juillet 2013

Mes spontanéités (17)

L'amour s'éloigne et curieusement grossit de plus en plus

comme si mes yeux grands ouverts s'amusaient à m'induire en erreur

mais je sais que le réel ne peut plus échapper aux fulgurances.

 

Le sol rougit frappé par le sang puant de la honte

alors que les meurtres puérils et barbares ne cessent de s'amasser

ne donnant aucun sursis à l'avènement du réel.

 

Le volume de mon crâne prend des proportions énormes et drôles

et comme il est sur le point de s'éparpiller hurlant à mes pieds

je me baisse pour cueillir les miettes éparses de ma poésie.

 

Dans l'eau boueuse les idées pullulent comme de la vermine

et parcourent mon corps tout en suçant mon sang de poète malade

en proie à la confusion des images et à l'inertie.

 

Dans le cosmos on pourra entendre comme des sons inédits

et si sonores qu'on les croira voisins de notre déchéance

mais ils s'éteindront très vite car leur émission aura été vaine.

 

Sous la froide humidité le corps subitement vieux se tasse

et la vie grimaçante ne fait plus que feindre d'avancer

dans un décor si fragile qu'on pourrait le démolir seulement avec le regard.

 

La violence sournoise se dissimule pour mieux nous saisir à la gorge

au moment où la fatigue spirituelle s'assoit comme chez elle

dans l'espace mortifère qui rétrécit à mon grand effroi.

 

Me voilà libéré enfin de mon angoisse natale

et reviennent à ma vie les pensées de mon corps diaphane

qu'éveille l'heureuse indifférence à l'épaisse substance.

 

Il ne faut pas attendre que la vie blessée nous déteste

avec la cruauté hilare et vengeresse qu'on lui connaît tous

mais on se doit d'accélérer l'allure effrénée de l'esprit.

 

Des symboles blancs et noirs géométriques et tapageurs

se dilatent dans une fragrance qui ne m'est plus inconnue

et mon sommeil plane au-dessus des cadavres décomposés.

 

Dès lors que les sanglots des chagrins maudits sont inaudibles

et que la haine bouffonne et délétère se dissout dans ma parole

je peux me regarder dans les contours possibles de ma poésie.

 

Le jeu des flammes comble mon lieu de prédilection

où je foule pour la première fois la topographie de mes songes

avec le petit rire d'enfant inventeur qui devance le temps.

 

Évoluant dans un entrelacs architectural qui nie la mort

je suis l'animal ondulant dans son élément naturel

et divaguant avec la nouveauté de mes mots permutés.

 

28 juin 2013

Mes spontanéités (16)

Lorsque sous les éruptions solaires je sors de l'aveuglant sommeil

je ressens avec tant de violence le ralentissement de la vie

que je revois l'enfant périmé courir de nouveau.

 

Cette route pentue mène fatalement au lac de diamants

et à ce terrain hérissé de pierres archéologiques

dont je ne pouvais plus admettre l'existence théorique.

 

Ma main heureuse traverse mon autre main cristalline

et la tiédeur généreuse qui s'instaure dans mon corps sain

marque le début de la création novatrice et folle.

 

Ces personnages utopiques marchent au ralenti et à reculons

faisant silence derrière cette vitrine que j'ai façonnée

en créateur bienheureux et perpétuel de mirages tangibles.

 

La marque du divin s'enfonce petit à petit dans la terre humide

mais je m'arrête sous la pluie battante et inespérée

qui étouffe tout désir grandissant d'annihilation.

 

Le retour à la vie initie désormais le nouveau regard

et la croyance en la régénération des corps insanes

prend l'exacte mesure de l'ampleur de mon écriture.

 

Le ciel blanc haut et léger va participer bientôt

de la quiétude qui comprendra le cercle de mes mondes

et ce moment-là toutes les formules de l'avenir deviendront probables.

 

Les yeux glissent sur les joues d'enfant comme des larmes

et creusent le visage à la fois sombre et blafard qui s'allonge

comme si la vie délirante ne pouvait plus que me faire souffrir.

 

L'esprit peut s'appesantir chaque fois qu'il marque un progrès

et pénètre sans vraiment le désirer dans une ancienne nécropole

sous laquelle la plaine des défunts lutte contre son extinction.

 

L'oreille posée sur une musique douce et répétitive

ma mémoire amère se perd dans mes chuchotements

qui ne sont autres que les prémices du changement de ma matière.

 

Les bornes ont fondu dans la fusion de mes étoiles naissantes

mais déjà hier je cultivais le mépris légitime des limites

que m'imposait l'ancien monde conventionnel et assassin.

 

Un début de sourire embellit cette aurore que je méconnaissais

et que me communique maintenant mon extase languide

donnant enfin de la consistance à chacun de mes mots les plus simples.

 

Je me suis reculé doucement et traversant la muraille

qui m'enfermait comme une punition dans le monde parodique

je peux voir les contours de mon double manipuler la poésie.

 

21 juin 2013

Mes spontanéités (15)

Un arc-en-ciel se fermait au-dessus des toits ondulant

et en extase devant ce prodige produit par la chimie céleste

j'arrêtais ma course effrénée car la peur aurait pu avoir raison de moi.

 

Les lumières s'emparaient de mes ténèbres et je les avalais

comme des friandises les yeux grands ouverts apaisé

tandis que le silence infaillible absorbait lentement ma panique.

 

L'idée d'angoisse remontait petit à petit à la surface

et mes gestes désordonnés trahissaient la torture du nouveau jour

après une nuit brève peuplée des entités de la vie ennemie.

 

La main à la gorge et sentant ma pensée se raidir

je balance ma tête posée sur une surface de pierre

et je vois mes lèvres tomber sous le poids de ma répulsion.

 

Des miettes de réalité courent autour de mes pieds

comme des insectes sordides au gros ventre rassasié

mais les méprisant je poursuis le poème du bonheur.

 

Collé au mur je le gravis comme une araignée phosphorescente

qui sait pertinemment qu'elle va atteindre le lieu rê

où les astres se divisent pour elle en générations éternelles.

 

Même si l'attente est rude et que la chaleur devient torride

le vent essentiel à l'harmonie des formes de ma nature inviolée

commence à respirer sur la machine intime de ma liberté.

 

Les différents éléments de ce jardin désert et blanchâtre

disparaissent un à un de même que les animaux marrons

qui n'ont déjà même plus la force d'affirmer leurs crocs.

 

Les voix électroniques de la nuit mauve ont pris place

parmi la douceur de la vie nocturne et chaleureuse

et les halètements de l'amour qui ne se termine pas.

 

La sueur coule sur mes tempes comme un souvenir précis

qui me revient après un grand moment de quiétude

et je m'allonge avec mes idéaux antiques vaporisés.

 

Je n'adhère plus à ces surfaces de pierre qui geignaient

à chacun de mes pas comme dans un mauvais rêve

où l'horizon faussement lointain se déchirait comme du papier.

 

Les questions sont obsolètes et j'entends sourdre

la rivière de larmes gazeuse à laquelle s'abreuvaient

les chimères hideuses qui se riaient de mes infirmités.

 

La vie tremblante et cruelle veut écraser toute velléité de mouvement

et toute aurore encore inexplorée mais lorsque j'ouvre les yeux

le panorama sautillant comme une vieille image fond au gris. 

13 juin 2013

Mes spontanéités (14)

Je me heurtais à de nombreux obstacles mais le jour

à la lumière antalgique vint bousculer cette foule d'ombres

qui n'avait pour but que de me faire courber vaincu l'échine.

 

Je passais en aveugle à travers la matière organique

parce que je ne me doutais pas que j'étais le fantôme de moi-même

et que la poésie attendait impatiente l'apothéose de son retour.

 

Je n'ai jamais cru bien longtemps à la chute de l'idéal

ni à l'effritement à la sénescence des lunes errantes

parce que près de ma vie avait éclos mon rythme intime.

 

Enfant je jouais à courir de plus en plus vite et de plus en plus loin

dans les rues anciennes vidées de toute substance humaine

et les joues rougies de santé j'étais sans cesse victorieux.

 

Une bouche cannibale s'est ouverte qui a laissé s'échapper

un rire d'une stupidité si confondante qu'on aurait pu croire

que dans sa haine inintelligible il voulait m'ingérer.

 

Le corps secoué par une affreuse nausée je me plie en deux

et à ce moment-là c'est dans les miroirs déformés adhérant au sol

que je vois mon visage barré d'un rictus saignant tel une plaie.

 

À la lisière de ma vaste ébriété et de ma frénésie heureuse

réveillé par un songe brouillon qui pourrait vouloir me nuire

je sens mon corps stupéfié se vider de toute matière néfaste.

 

Dans mon dos grossit la plainte de l'humanité navrante

qui dans sa folie stupide tente de me poursuivre

mais je ne me retourne plus pour ridiculiser son existence.

 

Par bonheur je peux voir les couleurs exsuder de mon corps

et m'entendre articuler le langage innovant que je croyais avoir perdu

dans la fiction effrayante d'un dédale construit de toutes pièces.

 

Désormais je pourrai me reconnaître dans la douceur de l'aube

et dans le solstice de ma littérature encore embryonnaire

qui viendra sans tarder décrocher mon astre suspendu.

 

Le mensonge de la belle aurore ne peut plus faire de doute

car je suis déjà loin de ce qui infâme tient lieu de réalité

dans un paysage aride où s'éteindra le genre humain.

 

Les grimaces s'étirent et des voix larmoyantes se lèvent

dans le but bien arrêté de m'infliger ces tortures insoutenables

qui n'ont d'autre effet sur moi que de me faire sourire.

 

On entend un drôle de chuintement dans cette vaste salle

où seul parmi vous je ressasse de vieilles rengaines négligeables

avec ce dégoût serein que je cultive dans ma vision.

 

9 juin 2013

Mes spontanéités (13)

Au bord du précipice l'esprit souffrant d'une tumeur

recule tout de même et se heurte à une muraille glaciale

qui finit par se dissoudre parce que le mal est transitoire.

 

J'entends les pas de l'amour s'approcher de mon espoir

à moins que ce ne soit le bruit régulier d'une musique répétitive

née de mes veillées affligeantes d'enfant condamné.

 

Manquant encore une fois de glisser sur une pente sournoise

je vois au loin gesticuler des arbres qui vacillent comme moi

et dont la laide vieillesse infeste mon espace amoindri.

 

J'aime ces illusions d'optique et je me plais à croire

que du panorama s'émoussant devant mon bonheur

surgira un mouvement tangible qui m'emportera.

 

Je sais que je vais acquérir la connaissance et l'expérience

et que le lever du jour multiplié sera évident

car j'aurai le pouvoir de modifier ma mort quotidienne.

 

Lorsque je suis revenu à mon univers oublié

j'ai pu à bon droit m'enorgueillir de la naissance

de ma poésie et de cette humanité profonde que je méconnaissais.

 

Dans le sol caillouteux semble se dessiner l'idée

que tout n'est plus transitoire si bien que l'eau légère

coule sereine et silencieuse devant mon ébahissement.

 

Les rires de l'hypocrisie les plaisanteries ahurissantes

fusent sous le soleil brûlant en mille morceaux

et dont la puanteur assassine me fait baisser les yeux.

 

Le réel a bien du mal maintenant à relever la tête

mais je m'attarde sur les mots que mon sommeil ivre a créés

et c'est ainsi que j'approche ma véritable essence.

 

Me voici enfin seul et habité par mes reflets familiers

j'ouvre avec joie les rideaux qui me séparaient

de la splendeur de l'espace aux mille œuvres.

 

Le ciel gris s'élève et à ce moment-là le vacarme humain

qui grandissait comme le volume de mes cauchemars

et qui prenait conscience de son incongruité ne peut que faire silence.

 

La pensée que l'on se doit d'aller toujours beaucoup plus loin

dans la quête de ses mots intimes et de son autre univers

a germé dans mon esprit épouvanté par son rétrécissement.

 

J'ai fermé ma main sur mes souvenirs encore vivaces

et j'ai senti une puissance mystérieuse s'emparer de mes fibres

et se mélanger à mon sang qui circule de nouveau.

 

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Le poète rapide
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