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Le poète rapide
26 juillet 2013

Mes spontanéités (19)

Un froid glacial entre en moi comme en un corps familier

et fait se mouvoir mes lèvres aux paroles vindicatives

alors qu'une odeur de pourriture humiliante se lève.

 

Les invectives enivrantes montent en moi comme un malaise

devant ce spectacle d'acteurs finissants et coprophages

dont le sourire meurtrier et stupide se croit indestructible.

 

Ma tête devenue légère comme ma pensée se penche

tandis que le désordre assourdissant s'atténue

et que le crépuscule nonchalant désarme ma fébrilité.

 

L'oxygène du jour blanc devient palpable comme un corps

toxique qui dans sa perversité attend votre sommeil

négligent et stupide pour faire de vous sa proie.

 

Les marionnettes figées à une table fixée au sol factice

actionnent les muscles de leurs lèvres pour produire des mots

qui à aucun moment ne doutent de la réalité de leur néant.

 

Une voix douce se lève à l'aube et charme l'esprit songeur

dont les souvenirs violents s'engourdissent peu à peu

dans un décor éclatant façonné par l'idée de l'avenir.

 

C'est maintenant que je peux voir l'horizon clarifié

et que mon ombre reconstituée et enfin illuminée

se relève de l'asphalte glaçant sur lequel elle gisait.

 

Le soleil a pâli au moment du réveil des hommes lourds

qui traînent leurs pieds en direction de la Lune de verre

oubliée par terre tel un ravissant souvenir abandonné.

 

Je me suis penché sur le futur qui ressemblait à mon passé

et je l'ai froissé comme un papier méprisable et taché

de mots tous issus d'une langue naïve et agonisante.

 

La résurrection de la poésie n'est donc plus un mythe

car furieux j'ai tiré les rideaux de fer qui me dissociaient

de la nature déserte que je désirais violer depuis si longtemps.

 

Je regarde l'eau du jour en ce moment d'extase inattendu

où je chuchote encore ce que je rêvais il y a une éternité

dans un silence que délicat je n'oserai jamais rompre.

 

J'entends murmurer les ombres malveillantes et comploteuses

mais elles n'ont plus la capacité de briser la vitre épaisse

qui me sépare du vacarme et de la fureur des cieux.

 

Tout se modifie en cette nuit multicolore où je reviens au monde

avec la conscience apaisée de l'animal tendre et alchimique

façonné par les mots que je créais pendant mon demi-sommeil.

 

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