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Le poète rapide
4 juin 2013

Mes spontanéités (12)

L'esprit en proie à la lassitude se repose

et l'ombre de la vie épaisse perd de sa consistance

comme si sa réalité n'avait toujours été qu'une conjecture.

 

Les fleurs écrasées bordent les routes imaginaires

que j'ai déroulées tout au long de mes errances effarantes

et qui s'allongent au fur et à mesure que mes yeux se ferment.

 

La panique à l'idée de l'anéantissement peut devenir

lancinante quand la beauté rectifie son visage

et qu'elle veut paraître plus rayonnante dans la nuit blafarde.

 

Sautant de joie j'atteignais sans effort les cimes invisibles

car mon rire qui s'étendait jusqu'à perte de vue

me secouait comme un autre moi-même aspirant à être.

 

C'est comme un nimbe au-dessus de mon crane fendu

alors que je continue d'écrire ma partition intérieure

cette métaphysique dont je m'interdis de concevoir la fin.

 

Loin de la mer répugnante et des bavardages criards

j'aligne des flashs de lumière sur des pages géantes

que j'entends retomber avec un bruit sourd d'ailes colossales.

 

Je sens le texte du soir caressant et délicat se répandre

sur une plaine que je connais encore très mal

et qui accueille l'ère de la puissance insatiable.

 

J'assiste à la prolifération des pierreries de l'aube

dans un décor qui graduellement devient authentique

seulement pour mes yeux éblouis par la constructive folie.

 

Du sang coule de plaies encore imperceptibles

et des gémissements à peine audibles et ridicules se lèvent

alors que mon regard figé perçoit une vision miraculeuse.

 

Loin derrière moi résonnent encore les anathèmes

de la vieille dame brèche-dent qui résistera toujours

à l'effacement et que je ne me fatiguerai jamais d'invectiver.

 

Une basilique suspendue apparaît à l'horizon de ces nuits

pendant lesquelles mon idéal parcourt la fumée

dont le parfum a la propriété extravagante d'un rêve éveillé.

 

Amusé par mes pieds qui n'osaient pas toucher l'asphalte

je poursuivais mon chemin tout en m'amusant à presser

mon allure et à regarder mon cœur s'affoler dans mes mains.

 

Dans la bulle je tentais de ne pas céder à la tentation

cette torture qui consiste à désirer crever les parois

qui nous séparent de ce réel que l'on a tort de regretter.

 

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