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Le poète rapide
8 octobre 2012

Ode à la merde

 

 

Le corps se plie en deux la grimace déforme le miroir

tandis que l'espace s'agrandit et que j'aperçois

au loin la silhouette stercoraire se dessiner c'est comme si la mort

se mettait à sentir maintenant la mort est devenue sérieuse

et même le destin prend des dimensions gigantesques

le destin de la merde augmente en volume

le destin de la merde gagne en vitesse

le destin de la merde scelle le décès de l'homme obsolète

le destin massif de la merde s'accumule l'air est devenu irrespirable

je lève les yeux mais le sommet du cône continue de s'élever

le ciel se lézarde il n'existait donc pas

puis les montagnes liquides maintenant m'empêchent de marcher

et même la densité de la foule merdeuse

me fait courber l'échine

le désir de l'espace est satisfait il est devenu infini

le désir de la merde pesante bombe le torse

le désir de la merde s'épaissit comme une verge

le désir de la merde s'impressionne lui-même

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