Mes illuminations
j’ai seul la clef de cette parade sauvage
quels hommes mûrs des yeux hébétés à la façon de la nuit d’été noire d’acier piquée d’étoiles pourvues de voix
des faciès tricolores plombés blêmis des enrouements folâtres
plusieurs ont exploité vos mondes rouges sans besoins et peu pressés de mettre en œuvre leurs brillantes facultés et l'expérience d'or de vos consciences déformées et incendiées
la démarche cruelle des chérubins il y a quelques jeunes effrayants comment regarderaient-ils on les envoie en ville affublés d’un luxe improvisé ô le plus violent paradis de la grimace enragée
pas de comparaison avec vos fakirs et les autres bouffonneries scéniques dans des costumes dégoûtants avec le goût du rêve mauvais des ressources dangereuses des complaintes des tragédies
chinois hottentots bohémiens jouent les malandrins et les demi-dieux spirituels de l’histoire ou des religions les yeux flambent s'élargissent
et des filets de larmes rouges ruissellent leur raillerie leur sang dure une minute
vieilles démences de bonnes filles démons sinistres les jongleurs et leurs tours populaires
des mois entiers les hyènes maternelles interpréteraient des pièces nouvelles et des chansons niaises les molochs transforment le lieu de la comédie magnétique où chantent les os des tendresses bestiales