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Le poète rapide
6 janvier 2013

William Burroughs

-I-

j'admirais l'autre monde dans le miroir aux mille délires

je restais figé dans la certitude de la vérité des ombres

la réalité de mes mains rendues monstrueuses

mains tremblantes paires de mains multipliées par vingt-trois

et la nouvelle poésie sans cesse en marche

le passé s'éveillait des individus risibles et certainement féroces

ils devaient communiquer dans leur langue inconnue les civilisations depuis longtemps abrogées

la tête comblée de ma littérature aléatoire

mes cut-up sans fin

le verbe hallucinatoire ma félicité mon festin

mes visions la came de l'autre espace et de l'autre temps

mon repas ma nudité ma conscience offerte et libérée

s'offrant à l'autre au nouveau sens pour toujours aller plus loin

il me semble même que les miroirs se propagent

me multipliant comme ces coupures qui tendent vers l'infini

comme les permutations de Brion Gysin

les miroirs et les boules de pendule qu'il faut sans cesse contempler

les miroirs sont ce que je suis je suis ce que sont les miroirs les miroirs sont je suis

conscience toujours en éveil littérature de l'au-delà

et se balançant m'encourageant à continuer de divaguer dans l'aube réelle et neuve

 

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