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Le poète rapide
5 novembre 2012

Dialogue

 

-IV-

- Tu ne cesses d'écrire, où vas-tu?

- Vers la vision, je t'en ai déjà parlé.

- Tu as vraiment l'air en pleine extase.

- C'est parce que j'ai enfin trouvé les mots.

- Il est vrai que la vie peut devenir si pénible.

- Sans les mots la vie n'a pas de nom.

- C'est pourquoi on revient toujours à la poésie.

- Tu disais aussi que le bleu du ciel était cruel.

- Le ciel, la nature est cruelle, pas de doute là-dessus.

- La nature est magnifique, c'est toi qui es cruel.

- Peu importe si l'acte d'écrire aboutit à la cruauté.

- Il faut donc de la cruauté pour atteindre la vision.

- Mais la liberté ne peut être infinie.

- C'est ce qu'on croit avant de se mettre à délirer.

- Maintenant je peux comprendre tout ce que tu me dis.

- Quand j'écris c'est comme si le sommeil me gagnait.

- On a tous un jour besoin de mourir au monde.

- Et la tête se vide, c'est la mystique vacuité.

- Notre monde ne demande qu'à naître.

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