Dialogue
-IV-
- Tu ne cesses d'écrire, où vas-tu?
- Vers la vision, je t'en ai déjà parlé.
- Tu as vraiment l'air en pleine extase.
- C'est parce que j'ai enfin trouvé les mots.
- Il est vrai que la vie peut devenir si pénible.
- Sans les mots la vie n'a pas de nom.
- C'est pourquoi on revient toujours à la poésie.
- Tu disais aussi que le bleu du ciel était cruel.
- Le ciel, la nature est cruelle, pas de doute là-dessus.
- La nature est magnifique, c'est toi qui es cruel.
- Peu importe si l'acte d'écrire aboutit à la cruauté.
- Il faut donc de la cruauté pour atteindre la vision.
- Mais la liberté ne peut être infinie.
- C'est ce qu'on croit avant de se mettre à délirer.
- Maintenant je peux comprendre tout ce que tu me dis.
- Quand j'écris c'est comme si le sommeil me gagnait.
- On a tous un jour besoin de mourir au monde.
- Et la tête se vide, c'est la mystique vacuité.
- Notre monde ne demande qu'à naître.