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Le poète rapide
15 octobre 2012

Le début de la vie

 

            Je regarde l’aube rouge se lever

            Sensation d’avoir les yeux gonflés; trop lu, trop écrit

            Je suis abruti je titube

            Impression que la volonté de continuer de vivre est décédée

            Je pourrais mourir sans émotion, presque sans m’en apercevoir

            Dans quelques instants, le jour va m’aveugler. Ce ne sera peut-être pas le début d’un nouveau calvaire comme hier avant-hier (Pourquoi un calvaire?) Peut-être serais-je forcé de fermer les volets pour rester dans l’obscurité Impression que mon champ de vision change ou plutôt que je reviens à la vie

            Une heure après je prends des photographies  la photo d’un arbre je suis debout si je pleure c’est parce que mes yeux me font mal Je suis démuni de tout chagrin je suis dénué de tout je crois c’est comme si je n’existais pas Je suis devant la glace de la salle de bains

            Et pourtant il ne faut pas se délecter de son inexistence Il est trop facile de se délecter et puis si bête on s’abrutit de plus en plus On se fait des illusions sur soi-même sur les autres on s’imagine en savoir plus que tout le monde

            Il est neuf heures du matin et je me déplace dans un  monde délirant Je fais très attention à ne pas glisser sur les pavés verglacés Je marche en prenant d’infinies précautions. Le ciel est rose le firmament est une sucrerie on a envie de la croquer La ligne est droite et n’en finit pas La gueule des chiens s’apprête à me mordre jusqu’au sang Je ne m’étais pas trompé Je me trompe rarement

            Traînent par terre des projets de rêve

            Des rats crevés ébouriffés ensanglantés contagieux

            Un verre d’eau pourrait engloutir le monde

            Le monde est devenu si minuscule qu’on pourrait le mettre dans un carton à chaussures C’est un miracle qui rétrécit de plus en plus

            Je crois que la joie revient me hanter

            J’ai eu tort de conclure à mon inexistence tout à l’heure

            La rue est interminable mais elle est si belle qu’elle ressemble à l’éternité

            Il est dix heures du matin et le café fort que je bois comble un vide

            Je chantonne une chanson incompréhensible aux autres

            Tant pis pour eux

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