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Le poète rapide
15 janvier 2013

Mes illuminations

ENFANCE



cette idole yeux noirs et jaunes sans parents ni cour flamande plus noble que la fable mexicaine son domaine sans vaisseaux azur et verdure les insolents courent sur des plages nommées par des vagues grecques slaves férocement celtiques

à la lisière de la forêt les fleurs tintent éclatent éclairent le rêve de la fille à lèvre d’orange les genoux croisés dans le déluge qui sourd des prés clairs nudité de la flore et de la mer qu’ombrent traversent et habillent les arcs-en-ciel des dames qui tournoient sur les terrasses de la mer voisine  géantes enfantées superbes noires dans la mousse vert-de-gris

bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets

bijoux des jardinets gras sur le sol des bosquets dégelés

jeunes mères et grandes sœurs

mères et sœurs jeunes et grandes pleines de pèlerinages

mères et sœurs des pélerinages jeunes et grands

sultanes princesses démarche costume tyrannie petites étrangères personnes malheureusement douces

ennui du corps et du cœur à l'heure chère

c’est elle la petite derrière les rosiers morts la jeune maman trépassée descend la calèche du cousin aux Indes là devant le couchant sur les œillets des vieux on a enterré le rempart aux giroflées les prés remontent aux hameaux sans coqs sans enclumes l’écluse des calvaires et les moulins déserts les îles et les meules

crie sur le sable le petit frère

les feuilles d’or de l'essaim entoure la maison générale dans le midi on suit la route rouge pour arriver à l’auberge vide le château est à vendre les persiennes du parc des magies bourdonnaient les loges des gardes sont inhabitées les palissades sont si hautes qu’on voit d’ailleurs

les palissades sont si hautes qu'on voit ailleurs

les palissades sont si hautes il n’y a rien à voir

le curé aura emporté la clef de l’église

les talus des bêtes circulaient les nuées s’amassaient sur la haute mer d'une élégance fabuleuse aux chaudes larmes de l'éternité

au bois il y a un oiseau son chant vous arrête et vous fait rougir.

une horloge qui ne sonne pas avec un nid de bêtes blanches

une fondrière avec un nid de bêtes blanches

une cathédrale qui descend avec un nid de bêtes blanches et une petite voiture abandonnée dans le taillis le sentier en courant enrubannée

une troupe enrubannée de petits comédiens en costumes

à travers la lisière du bois

aperçus enfin quand l’on a faim et soif bêtes blanches

une cathédrale qui descend et un lac qui monte

une petite voiture abandonnée dans le taillis ou qui descend le courant

une troupe de petits comédiens qui vous chasse

je suis le saint sur la terrasse comme les bêtes pacifiques en prière paissent jusqu’à la mer

je suis le savant au fauteuil sombre les branches de Palestine et la pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque

je suis le piéton abandonné de la haute mer le petit valet suivant le ciel allé

les sentiers âpres se couvrent d'air immobile et les oiseaux et les sources sont loin le monde de la fin en avançant loue enfin ce tombeau la chaux les lignes du ciment en relief la terre la grand’route par les bois nains 

la rumeur des lessives couvre mes pas je vois longtemps le mélancolique couchant

je serais bien l’enfant abandonné sur la jetée

je m’accoude à la table je suis idiot de relire

à une distance énorme au-dessus de mon salon souterrain les maisons s’implantent les brumes s’assemblent la boue est rouge ou noire ville monstrueuse nuit sans fin

la grand’route par les bois nains la rumeur de mes pas je vois longtemps la mélancolique lessive d’or

je serais bien l’enfant abandonné sur la jetée

la lampe éclaire très vivement ces journaux du couchant

moins hauts sont des égouts aux côtés du globe peut-être les gouffres des puits d’azur et de feu

les heures d’amertume imaginent des boules de saphir de métal je suis maître de l'apparence de la voûte blême

 c’est peut-être sur ces lunes comètes mers et fables

















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