Dialogues
-I-
- Tu vois que le soleil n'est plus très loin maintenant.
- Je n'y pensais déjà plus.
- Tu penses encore à l'avenir.
- Je ne sais que penser à toi.
- Tu l'as déjà dit, le matin est d'or.
- La tiédeur enveloppe nos songes et nos pensées.
- Où trouves-tu donc ces formules?
- Tu disais hier que c'est comme si nous n'existions plus.
- C'était après l'amour, tu te souviens qu'un léger vent se levait.
- Je ne me souviens plus où nous étions.
- Nous étions dans la liberté, ce sont tes mots.
- Les mots n'avaient plus d'importance, tu dois t'en souvenir, le silence nous comprenait.
- C'était comme si nous écrivions un poème.
- Mais la vie passait si vite, oui, les hurlements du monde s'émoussaient.
- Tout peut s'éloigner si vite, tu t'en doutes bien.
- Prends-moi la main, tu pleurais hier.
- C'est parce que la tristesse me quittait.
- Tes mots sont toujours si agréables.
- Il le faut bien, le monde va à sa perte.
- Nous allons donc mourir ensemble...
- C'est comme les doigts du vent qui viennent frôler le sommeil de nos paupières.
- Tu vois, il n'est plus très loin maintenant...