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Le poète rapide
3 octobre 2012

la nuit était paresseuse le sommeil ne me gagnait

la nuit était paresseuse

le sommeil ne me gagnait pas plus tard je rêvais

c'était un tigre qui glissait sur une plaque de verglas

serein je ne voyais rien d'absurde à la nuit à la vie

j'attendais calmement mon anéantissement

route

on hurlait dehors on vivait encore

on appelait peut-être à l'aide en bas

les effluves des êtres immondes et désespérés montaient jusqu'à moi

mais je ne m'en préoccupais pas

j'étais à mille mètres d'altitude

loin très haut en direction de Stockholm

de Bruxelles ou ailleurs le pays que je ne connais pas encore

allez savoir je n'en voulais plus à personne

la nuit était encore bien loin

si j'avais regardé à la fenêtre mes yeux se seraient heurtés à un mur blanc

le monde peut donc disparaître d'un moment à l'autre

il est 3h27 du matin quand cette révélation glisse sur mes yeux

comme une caresse

comme un amour qui devenait obsolète

comme le rêve du tigre diaphane le fauve intangible

le déroulement du temps est devenu caduc

mais je fais erreur c'est la nuit et non le temps

le vacarme a cessé depuis longtemps

je ne me bouche plus les oreilles comme en altitude

je sens maintenant que je dérive

cette dérive me tient chaud je soupire

mes yeux se ferment

les rêves ne me dérangeront plus

je crois toujours en moi-même

 

 

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