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Le poète rapide
29 mai 2013

Mes spontanéités (10)

Sur le mur qui respire comme deux poumons

pullulent des vies infimes nées pour que je les regarde

et des couleurs qui ne possèdent pas encore de nom.

 

Assis en tailleur après un bref repos où je m'entendais délirer

je porte mon regard sur la clarté naissante du ciel précis

puis sur mes mains qui ne demandent qu'à former mon univers.

 

La liberté rabougrie ne peut plus voir le jour et ressasse

sans s'épuiser l'idée de son bannissement définitif

et de l'inconsistance effarante de son corps étique.

 

Les esprits ne sont plus dirigés que par une machine

douée de la parole et armée de cette bonne conscience

qui si vertueuse étrangle la moindre tentative de vie.

 

Les poignées des portes translucides se baissent

devant mes yeux écarquillés et des ombres similaires à moi

entrent puis blanches se dilatent comme mes pupilles triomphantes.

 

Je courais après un spectre que je ne pensais pas hideux

à l'époque où le jour pesant ne faisait que paresser

et où je ne prêtais pas une oreille attentive à mon expansion.

 

Les lambeaux épars de l'apparence de la réalité

s'accumulent formant un spectacle sidérant

dont il ne me reste plus qu'à faire un éloge narquois.

 

La boule de feu inespérée roule jusqu'à ma corruption

et incandescente vient m'envelopper avec tout l'amour

dont témoignent les tempêtes des soleils reprenant connaissance.

 

Le regret ne m'habite plus depuis que j'ai surpris

les contours du passé des monstres en rébellion s'estomper

qui ont fini par devenir burlesques au fil des temps.

 

On ne me reprendra plus à maudire le jour de la naissance

de l'enfant qui riait malgré l'eau croupie

et les larmes d'humidité courant sur les murs putréfiés.

 

Le miracle de l'existence nouvelle et vertigineuse

survient quand la vie semble entrer en agonie

et que la vue de l'espoir chétif commence à se brouiller.

 

On assiste parfois à l'effondrement de sa propre force

mais un détail de la nature retient soudain notre attention

et nous illumine comme la découverte inopinée de ses ténèbres.

 

Je surprends l'envol de la fumée du passé qui se consume

et levant les bras comme un enfant fier de sa victoire

je saisis au vol les mots qu'il faudra employer pour mon œuvre. 

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