Mes spontanéités (4)
L'odeur mauvaise et délétère de déjection
me faisait tourner la tête d'horreur
et je voyais le monde désenchanté derrière mes yeux humides.
Tout étant enfin revenu à sa vraie place
je ne peux plus m'égarer dans mon esprit
qui créait son propre labyrinthe.
Mes ongles sont devenus des diamants
avec le jour qui dans sa bonté attentive les a fabriqués
parce que je le suppliais d'arrêter de me faire souffrir.
Tout ce que je vois finit par se transformer
et même les couleurs finissent par fondre
dans de beaux visages en noir et blanc.
Mes divagations me conduisent au précipice
qui nie la réalité tangible et la tête en bas
je commence à marcher sur le ciel.
Dans mes mains désormais transparentes
je peux apercevoir ma silhouette
qui ralentit enfin sa course panique.
Les matins ne peuvent plus être livides
parce que mon regard est neuf
et que la vie détestable a rougi de honte.
Je crée la magie à chaque instant
de ma nouvelle vie et je ne rêve plus
à l'avenir qui m'enlace comme l'amour.
La réalité du malheur est devenue incertaine
depuis que la nuit douce de l'automne
s'est blottie contre le corps de ma rêverie.
Le projet ne pourra plus être discuté
de même que le sang de l'océan ancien
qui soudain me baigne de son langage inédit.
Une vie minuscule s'est posée sur mes doigts
en cette fin d'après-midi dont la fraîcheur inespérée
caresse mon esprit qui tend à se réaliser.
Les yeux du soir me cherchent dans le chemin
où je me suis engagé avec la sérénité
d'un animal amoureux des astres vivifiés.
Tous les éléments du décor tournaient autour d'eux-mêmes
tandis que la lumière de l'aube devenait aveuglante
comme une lune psychédélique suspendue.