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Le poète rapide
14 mai 2013

Mes spontanéités (3)

Les miroirs se sont brisés cette nuit

et dans mon sommeil j'entendais les sanglots

de mes doubles qui s'amusaient à m'inquiéter.

 

Le sang serein coule dans les veines de mon jour

et à ce moment-là je peux fermer les yeux

dans la nouvelle aire géographique qui s'agrandit.

 

La tête dans les mains je sens que mon corps s'alourdit

et que la vie peut devenir interminable

mais je vais gagner le sens de la marche.

 

Je ne sais pas encore ce qui va se passer

mais j'entends une voix lointaine chantonner

qui m'attire comme un être mythologique.

 

Des larmes ont glissé sur les feuilles bleuies

qu'agitait un ancien enfant

assis dans la terre humide et chatoyante.

 

J'ai poussé la porte légère qui ne grinçait plus

parce que je savais où j'allais

et que des lèvres de songe flottaient dans l'air purifié.

 

J'ai toujours su que l'ivresse recommencerait

et que loin du décor en carton-pâte d'hier

je courrais avec mes mots qui s'affolent.

 

La nuit est âpre et me coupe les jambes

quand je me réveille en sursaut

paniqué à l'idée de me perdre à jamais.

 

Le bruit augmente en volume

suscitant ma confusion et ma colère

et je contemple un pan de ciel qui tend à me regarder.

 

Déformé je me souviens du miroir

et des parties de mon visage qui n'étaient plus à leur place

de mes pieds qui refusaient de toucher terre.

 

Et je regardais la basilique lointaine

comme un monument devenu incongru

au moment que je perdais connaissance.

 

Une faim énorme me gagnait

car l'aurore du réel me tirait de mon sommeil

et me poussait à ingérer le monde.

 

Les lumières devenaient innombrables

et s'intensifiaient quand je fermais les yeux

saisi par une agréable fatigue hallucinatoire.

 

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